Bram. Des carpes Koï d'un rang royal«Étangs
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Une commande passée par le roi du Maroc à la pisciculture audoise
met les Etangs d'Occitanie sous les feux des projecteurs. C'est la
consécration pour cette entreprise qui connaît un essor phénomal depuis
dix ans. Ses patrons ont su mêler science, rigueur et passion.
On les savait princières, car elles peuplent les bassins monégasques.
On les savait people puisque l'on en trouve jusque dans les jardins
d'Elton John sur la Riviera. Elles sont désormais royales car elles vont
intégrer les points d'eau du palais de sa Majesté le roi du Maroc,
Mohammed VI. En effet, voici quelques jours, la société Étangs
Occitanie, dont le siège est situé à Bram a reçu une commande de la part
d'un proche du souverain, qui souhaite orner ses bassins de carpes Koï,
les fameux poissons japonais multicolores élevés et commercialisés par
les associés, Olivier Beaujard et Pierre Flahaux. Cela fait dix ans que
les deux hommes se sont lancés, avec passion, dans cette aventure
atypique qui a propulsé leur société au premier rang français du poisson
d'ornement.
Olivier Beaujard est le créateur de la pisciculture, à Bram. En 2000,
lorsqu'il a fait l'acquisition de la pisciculture de Marseillette, il a
été rejoint par Pierre Flahaux qui, jusque-là, menait des recherches
dans un centre scientifique aquacole belge dans le but de reproduire, en
France, les carpes Koï.
Ils y sont si bien parvenus que, grâce à leur travail, ils ont acquis
un statut de leaders nationaux et font face à la concurrence asiatique.
Deux raisons à cela : une sélection stricte des poissons et une
commercialisation en circuit court. « Au départ, nous travaillions avec
des grossistes. Mais c'était trop impersonnel et sans passion… Du simple
business. C'est pourquoi nous avons décidé de travailler en direct avec
les animaliers et les revendeurs, mais aussi avec les collectionneurs
et les professionnels de tous ordres », explique Olivier Beaujard.
Désormais, plus d'un million de poissons, des Koïs pour la plupart, sort
des piscicultures chaque année. L'effectif de l'entreprise est passé de
2 à 11 personnes en dix ans et Étangs d'Occitanie va concrétiser très
bientôt un projet d'agrandissement avec un nouveau bâtiment.
Si Étangs Occitanie connaît un tel succès c'est aussi parce que,
désormais, comme le souligne Pierre Flahaux, « les gens veulent avoir
des extérieurs aussi coquets que leurs intérieurs ». Le bassin
d'ornement vient en complément de la piscine, ou la remplace dans
certaines régions. « Jusqu'à ces dernières années, l'eau était verte et
il était inutile d'y installer du beau poisson. Désormais, les systèmes
de filtration sont à la fois efficaces et abordables et le marché est en
progression constante », dit Pierre Flahaux. De 7 à 60 centimètres, de
la couleur que l'on veut, les Koïs de production audoise sont haut de
gamme ou abordables, en tout cas cousus main. Leur réputation est allée
si loin que le chef décorateur de sa Majesté le Roi du Maroc les a
choisies. Ce sera, forcément, un nouveau tremplin de développement. Ce
fleuron méconnu, muet comme une carpe, va encore grandir. Et faire
parler de lui. Toutefois, sachez-le, il ne s'agit pas d'un zoo et
l'établissement ne reçoit pas le public, hormis les collectionneurs et
connaisseurs. Sauf ponctuellement.
La Carpe koïLa carpe Koï est au Japon ce que le toro est à l'Espagne : une
culture, une passion, précises et pointues. Il en existe des dizaines
d'espèces répertoriées. Quand les exemplaires sont parfaitement
conformes, ils rentrent dans la catégorie A. La B, est moins fidèle aux
critères japonais et il existe une troisième catégorie et tout est beau
et décoratif. A chacun son poisson, à chacun son prix, son coup de
cœur. Mais le tout est le fruit d'un travail pointu de tri et de
sélection et surtout de mélanges génétiques, naturels.