Nuit sans dormir
Je voudrais être comme l’eau
Dormante sous les ponts limpides
Un courant pur et si beau
Où nichent les rêves en dérive
La nuit serait d’encre et de suie
Une pluie d’étoiles éternelles
Se coucherait comme un manteau
Sur les rives du fleuve tranquille
Et sa douce voix murmurant
Des contes aux pêcheurs en éveil
Serait comme un chant berçant
Mille sirènes à peau de miel
Sous le clair croissant de lune
Clignant de l’œil aux nuages
Un petit vent frais et serein
Apporterait l’odeur du large
Ce parfum âcre et si doux
Qui monte des berges la nuit
Et qui soudain éveille en vous
Toutes les terres d’Andalousie
Et le fleuve léchant les berges
De ses multiples doigts mouillés
Regarderait sans état d’âme
Les ombres noires s’allonger
Jusqu’à ce que le matin noie
Sous ses voiles blancs et brumeux
Le pêcheur veillant à sa proie
Comme le plus fou des amoureux…