D’expédition finalement il n’en restera que le nom, du moins que le projet. Pour des raisons diverses, les équipes ont éclaté, les désistement ont suivis pour qu’il n’en reste finalement plus que deux, pas les plus téméraires mais les plus disponibles le jour J : Nico (Nicolas69) et moi.
Avant de sauter dans le bain (et quel bain !), reste une formalité : battre les comoriens de Vénissieux au jeu de la balle aux pieds histoire de clore une saison mi figue mi raisin. Là n’est pas le sujet, pour info la formalité a failli tourné à la dérision, nous nous sommes inclinés 4 buts à 2 en terre adverse.
Match oublié, il faut récupérer la barque à Lyon puis cap sur le sud ouest de l’hexagone, direction les berges d’un de ces lacs artificiels érigés par EDF.
Nous arrivons aux abords du lac en début de nuit. Première surprise : le niveau est plus bas que la normale pour un début de mois de Mai. Il en résulte que la plupart des mises à l’eau sont impraticables. Ça commence bien, il nous faut déjà chercher une pente propice pour mouiller l’embarcation. Nous pêcherons près d’elle pour une nuit à l’arrache puis au matin nous bougerons vers des zones du lac que nous avons marqués sur une carte IGN.
Après des minutes passées à arpenter les routes touristiques des abords du lac, en quête d’un accès à l’eau, nous trouvons enfin ce que nous cherchons : une plage en pente douce. La mise à l’eau sera simple et nous ouvrira les portes sur tout le lac ! En attendant nous déposons nos huit cannes en bordure pour la nuit, sans conviction, il ne reste que six heures avant le lever du jour. D’ailleurs les détecteurs resteront muets cette nuit là, pour la première et dernière fois de la semaine…
Au matin, comme prévu, nous décidons d’aller explorer un secteur du lac qui nous semblait être une zone propice et qui nous offrait beaucoup de possibilités.
Et là, galère numéro 2 : le thermique nous fait un coup de tout blanc… et ne veut pas démarrer. Rien à faire, après avoir insisté et tout essayé, nous nous résignons à ramer pour rallier les 1800 mètres qui nous séparent de ce qui sera notre prochain poste pour les 24 prochaines heures.
Et cerise sur le gâteau : l’échosondeur ne veut pas s’allumer…
En partant nous prenons le soin d’amorcer un poste qui pourrait nous acueillir dans un ou deux jour(s) avec des billes et du frolic.
Allez, rames Nico !
Nous remarquons la présence de deux zodiacs, pourtant bien camouflés. Nous savons la présence de Charly en même temps que nous sur le lac, avec un de ses potes. On en profite pour se présenter et parler des jours qu’ils ont passés au bord du lac avant notre arrivée. Et là, ils nous mettent le moral au taquet.
Charly et Olivier nous ont vraiment laissé une bonne impression. Des mecs simples, très cool et avec le vrai esprit grand lac.
On se met en accord avec eux pour ne pas se marcher sur les pieds dans cette zone (qui doit approcher les 120 hectares) et on file s’installer.
Le poste est vraiment tripant.
Nous savons que les poissons sont peu mordeurs le jour, nous profitons donc de la demi journée qu’il nous reste avant la pleine lune pour sonder à la canne et choisir les meilleurs spots à exploiter.
La berge est en pente raide mais sans excès. Des arbres noyés l’accompagnent sur une longueur de 100 mètres. Çà et là, des souches immergées en bordures dans moins d’1,50m de fond.
Au soir de ce lundi 30 avril, nous nous endormons confiants en rêvant déjà à la sonnerie toujours agréable de nos fox.
En début de nuit, le spot à l’extrême droite de notre installation démarre. Nico avait placée une bille piégée autour d’une dizaine en amorçage accompagnées d’une poignée de Frolic. Le combat près des arbres est bref. La belle se rend et rejoint rapidement un sac. Nico décrochera un poisson pratiquement au même endroit quelques heures plus tard. Quand à moi… Je joue fort bien le rôle de l’épuiseur et du photographe pour cette deuxième nuit.
Au lever du jour, le classique mélange maïs/tiger me rapporte un run qui se soldera rapidement par une casse, les fonds étant très abrasifs, ma tête de ligne en 60°° n’a pas fait long feu.
11 heures, Charly et Olivier passent (choisissent bien leur horaire les bretons !). On leur paye le pot amical. Ils nous racontent leur taule de la nuit précédente. Charly et Olivier nous ont vraiment laissé une bonne impression. Des mecs simples, très cool et avec le vrai esprit grand lac.
Dans l’après midi, nous attaquons un chantier périlleux : démonter le moteur du bateau afin de nettoyer le carburateur. Peine perdue, à un boulon près on l’avait…
Le carbu fautif :
La soirée débute par mon premier poisson de la semaine. Une miroir de 72cm ! Taillée toute en longueur.
La seconde nuit tombe… Nous décidons évidemment de rester en place. Nico et son spot « magique » réitère le coup de la veille pour le plus gros poisson que l’on fera sur ce poste. Une magnifique miroir.
Au matin du troisième jour, chose rare, nous avons chacun un départ, au même moment, à 100 mètre à l’opposé l’un de l’autre. On assure un doublé avant de changer d’horizon.
Nous arrivons sur notre troisième poste en début d’après midi, celui que nous avons amorcé 48 heures auparavant. Premier constat : les blancs sont en grosse activité. C’est la première fois du séjour que nous distinguons une quelconque activité de surface. C’est assez motivant. Un spot en extrême gauche m’attire beaucoup mais semble impêchable à cause d’une pointe qui le sépare de moi.
Finalement je me souviens d’une méthode simple que j’avais déjà utilisée dans le passé : décoller ma tresse du sol en plaçant un pique entre ma canne et la pointe.
Cette canne me rapportera deux poissons, Nico ajoutant un nouveau poisson pendant la nuit. Nous ne ferons que 24 heures sur ce poste, il nous reste peu de temps et nous voulons encore profiter de l’amont du lac.
Il nous reste donc trois nuits à passer sur les berges de ce lac immense. Et le tiers Amont n’a pas encore été exploité. Mais nous l’avons arrosé à la bille, un poste choisi sur des critères précis. Nous le pêcherons avant de partir pour 24 ou 48 heures selon comment vont se dérouler les prochaines heures au sortir de cette pointe.
Je prends une dernière fois la carte et nous voyons une immense baie. Pas besoin de parlementer des heures, on la pêchera !
En ce Jeudi 03 Mai, nous bougeons en début d’après midi pour nous installer dans cette baie dont une grosse partie est composée d’arbres immergés. Nous placerons, pour la première fois de la session, des cannes sur la berge opposée.
Avant la fin de l’après midi, tout pêche.
Il a fallu bosser …
Poser une canne à 135 mètres pour pêcher à … moins de 5 mètres du bord… C’est aussi ça l’opportunisme !
La nuit tombe. Les « baroudeurs » sont sur les beds. Et ça décolle ! Enfin un poisson qui semble gros. Ce sera le « Graal » de notre session, proche de ce que nous sommes venus chercher ici.
Dans la nuit, Nico ajoute un nouveau joli poisson.
Deux petits poissons nous satisfont dans la nuit. Nico dépique au matin au matin. En 12 heures, nous piquons 5 poissons sur un poste qui n’était pas préparé, ni prévu au programme. On décide d’enquiller une seconde nuit, quoi de plus naturel ?! … La confiance est au taquet.
On repose les cannes, je passe à deux cannes sur la berge opposée. Spéciale dédicace à Charly, le montage et son amorçage parcimonieux :
Cette nuit là ne rapportera qu’un seul run, que je perdrais dans les arbres en bordure. Cette fois-ci nous rejoignons l’amont du lacl. Il ne nous reste qu’une seule nuit à pêcher. Le poste est amorcé depuis 48 heures.
Un petit poisson nous rentra visite dans un premier temps :
[…]
Puis les brèmes …
[…]
Puis la Police de la pêche !
Nico avait relevé ses cannes, pas moi. J’ai joué connement avec le feu et je me suis fait levé. Tant pis, c’est le jeu comme dirait l’autre. Mais cette fin aux allures dramatiques n’entache en rien cette magnifique semaine passé loin de nos bases, dans un lac magnifique, avec de jolis poissons, un bon esprit et une belle rencontre. Alors, encore une fois je ne m’apitoierais pas sur mon sort et prends la chose avec le sourire et beaucoup de diplomatie.
Il est alors temps de rentrer, la tête remplie de souvenir avec un petit goût de "reviens y". C'est sûr ce lac sera au programme en 2008...
A bientôt pour une nouvelle session !
- Nico et François -